Quand le sentiment de solitude est installé, il arrive généralement que nous l’accueillons comme s’il était le bienvenu. Pourtant, il est possible de faire en sorte de « le mettre à la porte » de notre vie.
Certains d’entre nous se sentent seuls alors qu’il vivent en couple ou en famille. Le sentiment de solitude n’a rien à voir avec le milieu dans lequel on se trouve. On peut donc se sentir seul dans une foule, au travail, dans son mariage, à une soirée entre potes ou ailleurs encore. Comment expliquer ce sentiment ?
Il vient du fait qu’il y a une lacune dans la capacité à se relier. Rappelons-nous, avant de poursuivre, que le verbe « relier » donne le nom « relation ». Se relier s’apprend et se cultive. Se relier à soi-même nécessite un apprentissage.
Que l’on en soit conscient ou pas, dès la petite enfance, nous avons appris à rentrer en relation avec nos paires, nos copains, copines frères et soeurs. Mais quel genre de liens avons nous tissés ? Des liens centrés sur nous ? Sur eux ? En d’autres termes, ces liens étaient-ils égocentrés ou exo-centrés.
A quoi sert une relation
Certaines étapes de l’éducation ont pu donner l’impression que les relations avaient pour but de nous servir à quelque chose. Pourtant, ce n’est pas toujours vrai. Que pensez-vous d’une relation qui soit pour la relation en elle-même, sans autre dessein ? Prendre du bon temps avec quelqu’un parce que c’est bon, au présent, sans chercher à bâtir pour plus tard. Respecter autrui parce qu’il est lui, sans le faire par obligation comme pour respecter un contrat, même moral. Le faire parce que c’est bon.
Je me dois
Le fait de fonctionner avec cette impression de contrat amène la relation sur la voie du « je me dois » et « tu me dois« , une relation monnayable même sans argent. « Je t’invite parce que c’est ainsi que l’on fait » au lieu d’inviter parce que le temps à passer avec l’autre sera uniquement génial. Nous comprenons que donner du temps en attendant la monnaie connote les relations. La couleurs qui leur est donnée peut arriver à un point de fatigue qui « fadifie », « platifie » le « être avec » au point parfois, de nous amener à « faire avec » plutôt qu’à « être avec ».
Un pas vers soi
Il est aisé de comprendre que la manière de faire avec autrui illustre sans doute notre manière d’être en relation avec nous-même.
Voyons les premiers pas à faire pour se re-trouver :
- Acceptez de vivre des moments au présent. Faites une sorte de stèle de l’instant présent, sans vous projeter, sans se vous retourner vers le passé, sans entrer en comparaison. Prenez votre pied ici et maintenant.
- Regardez-vous avec bienveillance, sans jugement au moins 3 fois par jour.
- Acceptez vous limites, vos erreurs sans les condamner, juste les constater, comme pour en prendre connaissance.
Un pas vers les autres
- Passez du temps avec des inconnus dans un pub, sur la plage, sur un banc ou autres et rencontrez-les dans un dialogue sans vouloir les gagner en amis. Prenez une certaine distance avec l’idée que la rencontre permet « d’échanger » (terme connoté sur le plan commercial, là encore). Optez pour la gratuité. Vivez pour une relation gratuite, fragile, éphémère sans chercher à garder contact en étant véritablement soit, sans se vanter, sans se minimiser. Soyez vous-même à 100% sachant que vous ne risquez rien à être vous. En fait, être vous-même est la posture la plus simple.
- Partagez avec vos proches votre volonté de vivre plus près de vous-même même s’ils ne le comprennent pas.
- Mettez-vous à l’écoute des autres pour chercher à les entendre, à les comprendre. Retenez-vous de parler de vous. Ecoutez gratuitement en ne parlant qu’avec le seul objectif de chercher à mieux comprendre ce qui est dit et ce qui est ressenti.
- Chaque soir, notez au moins 5 moments vécus en relation qui ont été vrais, simples, enrichissants pour vous et pour l’autre. Ceux qui n’ont été enrichissant que pour vous ne compteront pas dans votre liste.
Mettez ce programme en place pendant 6 mois. Et seulement après cela, reposez-vous la question : Est-ce que je me sens encore seul(e) ? Si la réponse est affirmative, renouvelez le traitement pendant 6 mois et ce, jusqu’à ce que votre réponse change de camp.