Nous vivons nos journées sans même nous demander pourquoi nous avons agis de telle ou telle manière ? Pourquoi avons-nous répondu ainsi et pas autrement à une question, une remarque ou à un silence agaçant ou à un compliment. Nos gestes, nos mots, nos silences, nos lieux de fréquentation et les personnes qui font notre entourage sont qui elles sont parce que nous avons été « mis sur des rails ». 

Je sais que la plupart d’entre nous pense être libre. Personne ne nous a conditionné, pensons nous. C’est tellement nécessaire de se penser libre que le contraire provoquerait vexation, incompréhension. Pourtant, il nous suffit de quelques minutes pour nous rendre compte que nos goûts vestimentaires, alimentaires, artistiques comme nos choix de foi ou de non-foi, de lieu de vie, de compagne ou compagnon de vie sont loins d’être vraiment dans le domaine de la maitrise. En réalité, pourquoi faisons-nous ce métier ? Pourquoi aimons-nous les blondes, les gars des joufflues ou les cuisses de grenouille ? Certes, nous avons des pistes de réponses mais au fond, vraiment au fond, nous savons que plusieurs de ces réponses ne sont que le reflet de la partie visible de l’iceberg. A la source, nul d’entre nous ne peut remonter. La réponse à ces questions nous échappe et, bien souvent, obtenir la raison des « pourquoi » n’apporte guère de réelle satisfaction. Par contre, nous avons entre nos mains les moyens de choisir les « pour quoi ». En d’autres termes, sachant que nous ne possédons pas la source de beaucoup de nos choix, il nous reste la possibilité de leur donner un sens, une valeur, une intention qui marque, ou qui compte pour quelqu’un, pour nous, pour un ou plusieurs autres. Et bien que l’on dise que ne pas savoir d’où l’on vient empêche de savoir où l’on va il importe de dire aussi que vouloir aller quelque part peut révéler en partie la source qui nous a fait. Donner sens peut être un révélateur de ce qui nous a donné sens. Finalement, loin de maîtriser les causes de nos vies nous pouvons, sans maîtriser la destiné, viser un destin choisi. 

Pascal Quionquion, Psychopraticien – sophrologue